(...) Observateur extérieur, Loïc Jolly nous plonge dans son point de vue distancié. Témoignage de notre époque, le pèlerinage de notre regard se posant d’oeuvre en oeuvre est une mise en abime de notre propre corporalité dans l’espace collectif. Avec, ou sans représentation de la figure, notre point de vue fait corps avec le paysage. Nous sommes guidés dans des espaces transitoires où il n’est pas question d’errance, mais de lieu de passage, de présence actée ou présagée.
2023 - N.i Mùsic - Galerie IDA Medicis
Un coup de pinceau énergique, des effets de matière efficaces et des contrastes de valeurs habilement obtenus confèrent aux toiles de LoÏc Jolly une expressivité singulière. Ses dessins, pastels et lavis relèvent tous du même tempérament énergique et robuste. La tendresse n’est pas absente de cette nervosité et de ce style tourmenté.
2001 - Tesson - Le Quotidien du médecin
Que ce soit des nus sensuels, des modèles aux attitudes intemporelles, des fleurs voluptueuses gorgées de sève, des ânes en apparence impavides, un arbre centenaire, la main de LoÏc Jolly travaille comme un sismographe en accord avec son regard ardent à ne rien laisser échapper de leur indicible présence. Émergeant de l’intimité du papier, ils se libèrent d’un espace dominé pour s’affirmer par des pulsions graphiques des éclats sonores où l’anecdote relayée à l’arrière plan laisse s’imposer la pure expression plastique. Son intransigeante expressivité allie l’harmonie d’une palette à celle qui procède des lignes. LoÏc Jolly pense valeurs jusque dans son graphisme qui exalte cet équilibre auquel parviennent ses gouaches. Entre l’écriture et la couleur, la lumière transmue son sujet en une éblouissante magie picturale.
2000 - L. Harambourg - La Gazette de l’Hôtel Drouot
Il y a en effet dans ses dessins, lavis, crayons et autres pastels une aisance naturelle et sans concession à la facilité qui séduit tout en éblouissant. Jolly a aussi un étonnant don de synthèse dans le mariages des techniques qu’il utilise. De plus, il a un regard pointu, souvent drôle et toujours tendre, ici pour capter le mouvement d’un manège ou le surgissement d’un chien, là le déploiement sensuel d’un corps féminin qui se déroule ou là encore, dans des jaunes solaires surprenants, l’animation d’une basse-cour.
1997 - M. Hérissé - La Gazette de l’Hôtel Drouot
Avec LoÏc Jolly on quitte la pochade un rien rudimentaire pour un univers de sensibilité au trait vif et acéré, aux perspectives étudiées, aux raccourcis hardis. Des corps, encore. Et des visages, des silhouettes. Des mères de famille, des enfants, des personnes d’un âge. Les gens quoi, croisés aux hasards de la vie. Le dessin au fusain est fouillé, un rien fouillis même parfois, quand le trait s’emporte et revient sur lui-même pour mieux souligner son dire. Mais toujours très maîtrisé, avec des interpénétrations d’espaces comme dans certains dessins ou tableaux de la Neue Sachlichkeit. LoÏc Jolly a un indéniable talent pour saisir avec force, sous l’apparence de l’ébauche et de l’inachevé, la vie et son mouvement.
1995 - N. Gabriel - Figaro Lyon -